Mardi 16 septembre
Un mardi long et fatigant. A cause notamment d’un groupe de marchands décidés à négocier plusieurs heures durant le passage de leurs marchandises à la douane, l’arrivée en début d’après-midi à Niamey se transforme en arrivée à 21h et quelques. Trajet d’autant plus pénible que je n’ai de quoi me payer ni eau ni bouffe, réduit à bénéficier de temps à autre de la générosité de certains passagers remarquant peut-être ma mine déconfite.
Arrivée de nuit donc. J’ai la chance de rencontrer Mohammed, dans le bus, vendeur de voitures des plus aimables qui insiste pour me payer le taxi de la gare routière jusqu’au QG de l’organisation où j’ai rendez-vous.
Sur place, personne d’autre qu’un Blanc barbu et stupéfait aux airs de prof de maths, nommé Franck, qui ne sait pas qui je suis mais me conseille d’aller passer la nuit dans la « case de passage », en attendant l’arrivée du personnel demain matin. Par bonheur, sur le tableau dans le hall de ladite case, une chambre est indiquée comme étant réservée à mon nom.
Douche. Félicité. Cassage de croûte dans le maquis d’en face. Je m’assieds sur un banc, à côté du patron de la gargote et d’un ami à lui, dans la rue boueuse et obscure. De l’autre côté, un vigile accroupi devant un portail a l’oreille collée contre un transistor. « Marseille n’a toujours pas égalisé contre Liverpool », nous apprend-il, anxieux. Grognement de dépit des deux autres. Dans mon assiette, un mélange de riz, pâtes et haricots en sauce, servi froid. Je me régale.
Le voyage prend fin.